Les bonnes nouvelles sont rares lorsqu’on parle d’Haïti, alors savourons celle-ci : les travaux de construction du nouvel orphelinat, à l’arrêt depuis quelque temps faute d’argent, vont pouvoir redémarrer. C’est grâce à de nombreux donateurs, et en particulier grâce à la générosité de l’entreprise Biwi SA, à Glovelier, que les habitants de l’orphelinat pourront bientôt dormir tranquilles, sans crainte d’être expulsés de leur logis.
Car telle est la menace qui plane au-dessus de leurs têtes depuis de longs mois déjà. La propriétaire de la maison qui abrite actuellement l’orphelinat est décédée et ses héritiers sont déterminés à récupérer le bâtiment. Depuis lors, les enfants, le directeur Johnny, sa famille et nous-mêmes, à Espoir pour Eux, vivons dans la crainte qu’ils se retrouvent à la rue. Car si cette situation n’est enviable nulle part, en Haïti elle peut rapidement signifier la mort, en raison de la présence de gangs armés un peu partout dans le pays.
C’est grâce au directeur de l’orphelinat Johnny qu’une solution a finalement été trouvée : il a mis à disposition un terrain qui lui appartient, à Arcahaie également, non loin du bâtiment actuel. Les travaux de construction ont démarré en mars de cette année et ont avancé au rythme des envois d’argent depuis la Suisse. Mais le coût de la vie est élevé en Haïti, le cours de la monnaie nationale fluctue sans cesse et la demande en matériaux de construction excède l’offre. Pour toutes ces raisons qui peuvent se résumer en une seule – manque d’argent -, le chantier a dû être interrompu après la construction du rez-de-chaussée et d’un mur d’enceinte, inexploitables en l’état.
Il n’était bien sûr pas envisageable d’en rester là. Nous avons donc fait une nouvelle demande de dons auprès d’entreprises. Plusieurs d’entre elles ont répondu positivement et nous leur en sommes très reconnaissantes, en particulier envers la maison Biwi SA, dont le don important va permettre une reprise immédiate des travaux. L’orphelinat et ses occupants pourront ainsi déménager au début de l’année prochaine.
C’est peu dire que le soulagement est énorme, pour nous mais surtout pour Johnny, qui avec sa femme est désormais seul pour s’occuper des enfants de l’orphelinat, dans un contexte sécuritaire et économique dramatique qui malheureusement se traduit par une péjoration de l’alimentation et des soins aux enfants. Dans une telle situation, avoir la garantie qu’ils seront bientôt chez eux et ne risqueront plus d’en être chassés est un réconfort indicible.